Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

12 août, 2013

Subventions : la bonne et la mauvaise façon

L’intervention de l’État dans l’économie est à proscrire en toute circonstance. Mais l’utilisation de l’argent des contribuables pour jouer aux apprentis sorciers confère un pouvoir immense aux politiciens. Il est donc utopique de croire qu’ils vont sacrifier ce rôle volontairement.

Ce n’est donc pas demain la veille que l’on verra un État aminci dont la priorité est la protection des individus. Alors, dans l’intérim est-il possible pour le gouvernement d’intervenir dans l’économie autrement que par des programmes de subventions inefficaces?

Prenons par exemple le cas de l’entreprise Levinoff-Colbex. À la fin de 2005, lorsque les États-Unis ont fermé leurs frontières au bœuf québécois dû à la maladie de la vache folle, l’entreprise a été contrainte d’offrir des prix dérisoires aux éleveurs de bovins. La réaction, typiquement québécoise, ne se fit pas attendre : l’entreprise essaie de nous voler, le gouvernement doit agir. La Fédération des producteurs bovins du Québec s’empressa donc de demander l’aide gouvernementale pour acheter l’entreprise (on devrait dire nationaliser l’entreprise).

Donc, le ministre de l’Agriculture du temps fit appel à Investissement Québec pour financer l’achat de Levinoff-Colbex par la Fédération des producteurs bovins. Les contribuables québécois, par l’entremise d’Investissement Québec, investirent près de 30 millions de dollars dans cette aventure. Ce qui devait arriver arriva. L’entreprise est maintenant fermée et les contribuables ont perdu leur argent.

Non seulement les contribuables ont-ils été floués, mais les éleveurs bovins doivent, jusqu’à la fin de 2014, verser une cotisation spéciale à la Fédération pour rembourser un prêt de 32 M$ contracté en leur nom par la Fédération.

À qui a bénéficié l’argent des contribuables (30 M$) et des éleveurs (32 M$)? À la famille Cola, propriétaire de l’entreprise qui, grâce à la générosité de nos politiciens, a pu retirer ses marrons du feu avant qu’il ne soit trop tard. Il ne faut pas blâmer la famille Cola qui a bien joué ses cartes. Les filous dans ce dossier sont les politiciens.

Dans ce cas précis, si les politiciens géraient l’argent public en bon père de famille qu’auraient-ils fait?

Le rôle premier du gouvernement était d’aider les éleveurs bovins à traverser une mauvaise passe. Donc, l’aide gouvernementale aurait dû leur être versée directement plutôt qu’à l’entreprise. Ainsi, les éleveurs auraient profité d’une aide nécessaire au lieu de devoir payer une cotisation spéciale pour renflouer leur Fédération. De plus, les contribuables auraient au moins eu la satisfaction d’aider les éleveurs bovins à survivre en attendant la réouverture des frontières américaines et le rétablissement des prix.

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