Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

13 janvier, 2012

Taxis : les conséquences d’une mauvaise réglementation

Pour avoir le droit d’exploiter une voiture taxi, son propriétaire doit obtenir un permis de la Commission des transports du Québec. Cette contrainte est justifiée, car le service de taxi est un service public qui doit répondre à des normes de sécurité et de qualité.

Dans un texte publié dans le JdM, Carl Renaud nous informe qu’en 2011, des permis montréalais se sont vendus 180 000 $, une chute de 20 % par rapport à la valeur historique. Évidemment, les propriétaires de taxis crient au vol et, avec raison, blâment les autorités pour ce fiasco.

C’est l’exemple parfait de l’interventionnisme étatique nécessaire, mais mal conçu. Quelle que soit l’activité économique concernée, l’exigence d’un permis doit seulement viser la protection du public et les normes doivent être strictement appliquées. Ce n’est certainement pas le cas à Montréal. Les normes sont déficientes et les voitures taxis sont souvent mal entretenues. Trop souvent, les chauffeurs doivent se fier aux clients pour savoir où aller.

Il est arrivé ce qui devait arriver.

Le contingentement des permis a fait exploser leur valeur. Cette situation pénalise les propriétaires de véhicules taxis, les chauffeurs et les consommateurs. Le gouvernement a reconnu son erreur et depuis novembre 2000, les permis ne sont plus transférables et n’ont donc aucune valeur marchande. Malheureusement, c’est trop peu trop tard.

Les effets pervers de cette mauvaise réglementation sont désastreux pour l’industrie. Les propriétaires qui ont payé plus de 200 000 $ pour leur permis demandent que le nombre de permis soit encore plus contingenté afin de préserver leur valeur marchande. Ils demandent des augmentations de tarifs déraisonnables et coupent dans les frais d’exploitation. Les chauffeurs doivent travailler quinze heures par jour pour gagner un salaire à peine au-dessus du seuil de pauvreté. Les propriétaires n’entretiennent pas leurs véhicules et les conservent au-delà de leur âge utile.

Ce n’est pas la concurrence des transports publics ou du Bixi qui nuisent à la rentabilité des taxis. Ce sont les coûts élevés de financement du permis qui s’ajoutent aux coûts d’exploitation et poussent le prix d’une course hors d’atteinte des consommateurs. Un coût élevé pour un service de mauvaise qualité est la recette parfaite pour éloigner les clients.

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