Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

20 décembre, 2011

Une bombe prête à exploser

Selon une enquête faite en 2010 par Luc Godbout et Jean-Herman Guay, Taxation et gestion budgétaire: la pensée magique des Québécois, 88 % des Québécois en ont ras le bol de payer le gros prix pour des services publics de mauvaise qualité. C’est une augmentation de 12 % par rapport à la même enquête faite en 2005. Si l’enquête avait été faite après la publication du rapport Duchesneau, le pourcentage d’insatisfaits frôlerait certainement le 100 %.

Selon cette étude, les désabusés, ceux qui croient qu’ils paient trop d’impôts et qui sont insatisfaits des services reçus, sont les plus nombreux. De 50 % en 2005, ils représentent 65 % des contribuables en 2010. Par contre, les satisfaits, ceux qui considèrent que les fonds publics sont bien gérés et qu’ils ne paient pas trop d’impôts, sont passés de 14 % en 2005 à 8 % en 2011.

Enfin, les auteurs de l’étude concluent que près des deux tiers des contribuables veulent des services publics de meilleure qualité, mais refusent de payer plus. De plus, nous refusons de nous responsabiliser et de réduire l’intervention de l’État dans nos vies. C’est ce constat qui amène les auteurs à conclure que les Québécois souffrent de pensée magique aiguë.

Cela ne devrait surprendre personne. Il est normal de vouloir en avoir pour son argent. C’est ce que nous exigeons des entreprises privées, pourquoi en serait-il autrement lorsque le fournisseur est l’État?

Malheureusement, il est aussi vrai qu’une partie importante des Québécois sont déresponsabilisés et attendent tout de l’État providence. Encore une fois, cela ne devrait surprendre personne. Après 40 ans d’un État maternant qui subventionne tout ce qui bouge et emprunte pour payer l’épicerie, il est normal que nous ayons pris de mauvaises habitudes.

Cette situation présente un défi politique particulièrement difficile. Si rien n’est fait pour corriger le tir, à plus ou moins long terme les marchés financiers vont pousser les taux d’intérêt à la hausse. Plus d’intérêt égale moins d’argent pour les programmes. Moins d’argent pour les programmes égale plus de mécontentements et ainsi de suite. C’est la recette qui débouche sur la révolte populaire. Le cas de la Grèce est l’exemple le plus récent de ce phénomène.

De plus, il sera extrêmement difficile, sinon impossible, pour un parti de se faire élire démocratiquement en promettant de mettre fin à la récréation, puisque plus de la moitié des électeurs profitent du statu quo. Ceux-ci, encouragés par les trop nombreux groupes d’intérêts, voteront toujours pour le parti qui leur promettra de tout régler sans rien changer. Par contre, un parti qui se fera élire sous de fausses représentations alimentera le cynisme et la colère populaire, donc le risque de révolte.

C’est une bombe prête à exploser et il semble qu’il n’y ait personne capable de la désamorcer.

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