Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

10 août, 2011

Santé : oui, il est possible de faire mieux

Dans son texte, publié dans le Devoir du 5 août 2011, Jean-Pierre Girard relate son expérience à l’urgence d’un hôpital bostonnais. De quoi faire rêver tous les Québécois.

N’en déplaise aux fondamentalistes syndicalo-socialistes du tout-à-l’État, il est possible d’avoir un système de santé fonctionnel. Toutefois, cela exigerait l’abandon du modèle québécois calqué sur les principes de gestion soviétique : centralisation et bureaucratisation.

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Lettre - Urgence d'hôpital: système médiéval

Jean-Pierre Girard - Montréal, le 3 août 2011 5 août 2011 Santé

Le mal me tenaille de façon constante. Depuis 72 heures, la douleur à l'estomac ou à l'intestin (va savoir, je ne suis pas médecin!) ne lâche pas prise et au cours des 10-12 dernières heures, en crescendo. C'en est trop. À 20h, le lundi 11 juillet, avec appréhension, je me résous à aller à l'urgence de l'hôpital le plus près. 10 heures, 15 heures d'attente? Connaissant minimalement les règles de triage — pas de trains, mais de patients —, je me dis que mon cas risque de passer loin derrière d'autres priorités. Avec appréhension, je mets donc le pied à l'urgence à 20h30.

Première surprise, peu de personnes dans cette belle salle d'attente, avec sa fenestration abondante, son mobilier confortable. Cinq ou six personnes tout au plus. Je dois attendre quatre minutes pour un premier contact avec une employée qui règle, ipso facto, identification de ma personne et mesure d'indicateurs vitaux, pression, rythme cardiaque, etc. Je vais m'asseoir. Six longues minutes d'attente suivent, puis on m'introduit dans la fourmilière de l'urgence, les salles de traitement. Ici, c'est moins calme, mais tout semble bien ordonné. On m'offre un lit, où je n'ai pas le temps de m'asseoir qu'un infirmier vient me consulter, suivi quelques minutes plus tard par le médecin de garde. Installation d'un cathéter avec un produit pour réduire la nausée et les douleurs. 22h30, je quitte l'urgence avec trois prescriptions et en sus, des consignes pour traiter adéquatement mon malaise. Utopia? Rêve d'un système idéal au Québec qui respecte un tant soit peu les patients? Non, Cape Cod Hospital, à Hyannis, au Massachusetts. Mes vacances ne seront pas trop ternies par une attente démesurée, mais ma compréhension que le Québec a un système de gestion d'urgence médiéval et insensible aux patients n'en est que renforcée.

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Jean-Pierre Girard - Montréal, le 3 août 2011

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