Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

09 mars, 2011

Doit-on abolir les conventions collectives dans la fonction publique?

Depuis quelques semaines, les médias parlent abondamment de la bataille à finir entre Scott Walker, Gouverneur de l’État du Wisconsin, et les syndicats de la fonction publique.

Il a été élu pour gérer les affaires de l’État en bon père de famille et il est décidé à prendre ses responsabilités et d’assainir les finances publiques. Malheureusement, les conventions collectives acceptées par ses prédécesseurs pour acheter la paix l’en empêchent.

Au lieu de blâmer ses prédécesseurs, comme c’est la norme au Québec depuis des décennies, Scott Walker a plutôt choisi de régler le problème. Il propose donc, entre autres, d’abolir les conventions collectives des fonctionnaires et de rétablir une juste balance entre leur rémunération globale et celle des employés du secteur privé.

Je profite de la remise en question des avantages extorqués par les syndicats de la fonction publique pour reprendre le texte « Doit-on abolir le droit de grève dans les services publics? » initialement publié le 9 mars 2006.

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09 MARS, 2006

Doit-on abolir le droit de grève dans les services publics ? (En reprise)

La loi 142 qui définit les conditions de travail des fonctionnaires est à peine sanctionnée que déjà les CPE menacent de sortir en grève. D’un commun accord, le syndicat des cols bleus et la Ville de Montréal acceptent de soumettre leur différend à un arbitre. La décision de l’arbitre ne convient pas au syndicat. Les cols bleus endommagent les équipements, ralentissent l’épandage de sel et de gravier, sortent en grève illégale. Il n’est pas acceptable que les droits, la santé et la sécurité de la population soient continuellement bafoués par le recours à la grève comme moyen de régler un conflit dans les services publics.

Les services publics sont des services essentiels au bon fonctionnement de la société. La santé, l’éducation, les transports collectifs, la sécurité publique et plus généralement les services gouvernementaux sont classés dans cette catégorie. La non-disponibilité de ces services peut mettre en danger la vie et la sécurité des gens ou à tout le moins empiète sérieusement sur la liberté des gens.

Lorsque les services publics sont fournis par un monopole d’État et qu’il y a grève, il ne s’agit plus d’une grève classique, mais d’un problème politique. La grève dans les services publics a une autre portée qu’une grève dans le secteur privé. L’État, en tant qu’employeur et représentant de l’intérêt public sont automatiquement en conflit d’intérêts. Il tranchera en faveur du syndicat ou en faveur de l’État employeur dans le but unique de rentabiliser le conflit d’un point de vue politique.

Alors, les élus, dont la priorité est la prochaine élection, cèdent aux demandes des syndicats ou au contraire maintiennent la ligne dure si cela s’avère plus populaire.

Les utilisateurs des services publics sont toujours les premières victimes de l’irresponsabilité des politiciens et des syndicats. Les malades sont négligés, les parents doivent prendre des congés forcés, les travailleurs doivent se débrouiller pour se rende au travail comme ils peuvent.

Ensuite viennent les contribuables. Ils paient trop cher des services médiocres. En cas de grève, ils ont payé pour des services qu’ils ne recevront pas.

Finalement, les fonctionnaires eux-mêmes sont dans la plupart des cas des victimes de ce système. Ils sont les boucs émissaires bien involontaires des pouvoirs syndicaux et gouvernementaux. Ils servent à évacuer la frustration du public qui les ridiculise injustement. La plupart sont des travailleurs honnêtes qui ne demandent pas mieux que de faire leur travail si seulement on leur en donne la chance.

Le droit de grève dans le secteur public doit non seulement être limité, mais être interdit de façon à ce que le gouvernement et les syndicats ne puissent plus prendre les citoyens et les fonctionnaires en otage.

La plupart des services publics peuvent être fournis par des entreprises privées œuvrant dans un marché concurrentiel. Toutefois, au Québec nous avons depuis le début de la Révolution tranquille favorisé l’étatisation. Aussi, aujourd’hui ces services sont dispensés presque exclusivement par des monopoles d’État. Alors, comment peut-on justifier d’appliquer des règles de relation de travail calquées sur celles de l’entreprise privée œuvrant dans un marché compétitif ?

Grâce aux monopoles d’État, les habitudes, le laxisme, les droits acquis se sont accumulés lentement et sûrement. D’une élection à l’autre, ils ont profité de la vulnérabilité des politiciens et exigé de plus en plus de droits. Les conventions collectives dans les services publics grugent systématiquement le pouvoir de décision, au point où il faut se demander qui du syndicat ou du gouvernement gère la fonction publique. Avec le temps, les dirigeants syndicaux se sont appropriés un droit de veto sur la plupart des décisions sans pour autant devoir en supporter les conséquences.

Les syndicats sont utiles parce que le monde patronal a ses propres intérêts et sa propre vision des choses. Toutefois, ils doivent revenir à leur fonction première qui est de défendre les droits des travailleurs, non pas de faire de la politique au nom de leur propre vision de ce que doit être la société. Combien de temps allons-nous tolérer que des gens parlent au nom de tous sans avoir été élus par l’ensemble de la population ?

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