Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

03 octobre, 2009

Déficit : éditorialiste inconscient

Dans l’éditorial ci-après, André Pratte traite les Québécois d’inconscients. Il prétend que c’est un mythe de croire qu’il est possible de réduire le gaspillage pour éliminer le déficit.

Pourtant, en moins de deux ans, Régis Labeaume, maire de Québec, a réduit le gaspillage de 64 millions sur un budget de 1,6 milliards. Il prévoit réduire les dépenses de 48 millions additionnels au cours de la prochaine année. De plus M. Labeaume ne craint pas que ces réductions de dépenses affectent la qualité des services aux citoyens : « La qualité des services, ça ne va pas avec les employés, dit-il. Ça va avec l'efficacité. Moins tu as d'employés, mieux c'est. »

Si le gouvernement du Québec en faisait autant cela représenterait des économies de plus de 3,0 milliards. Adieu déficit!

Pourquoi ce qui peut être fait au niveau d’une ville ne pourrait pas être fait au niveau d’une province?

Évidemment Jean Charest, un politicien de carrière, n’a pas la compétence d’un Régis Labeaume, homme d’affaire accompli, pour gérer parcimonieusement un budget.

De plus, M. Pratte, en prétendant que l’obésité morbide de la machine gouvernementale est un mythe, facilite grandement la tâche de M. Charest. Pourquoi prendrait-il le risque de braquer les syndicats de la fonction publique contre le gouvernement? Il n’a qu’à laisser M. Pratte et les autres « faiseurs d’opinion » convaincre la population qu’il faut augmenter les revenus ou couper les services.

C’est d’une inconscience crasse!
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La nation inconscienteAndré Pratte, Cyberpresse, 3 octobre 2009

L'hypothèse d'une hausse des tarifs de certains services publics, lancée par le gouvernement Charest, suscite un vif débat. La population, elle, est furieuse.
Un sondage Léger Marketing réalisé pour le Journal de Montréal est particulièrement révélateur. Une très forte majorité de Québécois s'oppose à toute hausse des principaux tarifs gouvernementaux. Les répondants tiennent néanmoins à ce que l'État assume la croissance rapide des coûts du système de santé et se disent très inquiets de voir le gouvernement du Québec en situation déficitaire.

Ces réponses sont typiques du pays des merveilles dans lequel vivent les Québécois depuis des années. Dans ce monde fantastique, il est possible d'obtenir du gouvernement les services sociaux les plus coûteux d'Amérique du Nord tout en refusant obstinément de payer les coûts de ces services. À l'Assemblée nationale cette semaine, les protestations de Pauline Marois sur les éventuelles hausses de tarifs ont été suivies par les appels indignés du député péquiste Bernard Drainville pour que Québec améliore la qualité des installations du CHUM... Avec quel argent, M. Drainville, si votre chef refuse toute augmentation d'impôts, de taxes et de tarifs?

Si les Québécois peuvent vivre dans un monde aussi paradoxal, c'est qu'ils s'accrochent à quelques mythes. Par exemple, le mythe selon lequel si on augmentait quelques tarifs ciblés ici et là, cela suffirait à payer les dépenses supplémentaires exigées par la santé, l'éducation, l'assurance médicament, les garderies, etc. Or, les sommes nécessaires atteignent au moins 2 ou 3 milliards de dollars par an.
Une augmentation de 1¢ par kWh de l'électricité dite «patrimoniale» produirait 1,4 milliard de revenus supplémentaires. Pour arriver au même montant, il faudrait multiplier par 50 le prix des permis de chasse (2750$ par saison plutôt que 55$ pour chasser l'orignal...). Ou encore porter à 28$ (au lieu de 7$) le tarif quotidien des garderies. Une augmentation de 1¢ le kWh de l'électricité patrimoniale hausserait de 194$ la facture annuelle du consommateur moyen, tandis que la hausse à 28$ du tarif des CPE augmenterait de 105$ PAR SEMAINE la facture des parents concernés.
Un autre mythe veut qu'il suffise de «faire le ménage» au gouvernement. Le gouvernement du Québec n'est sans doute pas la machine la plus efficace qui soit. Cependant, il ne faut pas non plus se faire d'illusions. Petit dégraissage par ci, petit nettoyage par là, on arrive vite au point où les compressions touchent le coeur des services dont les citoyens ne veulent absolument pas se priver.
Il y a aussi le mythe du butin. Le butin, c'est l'argent que «nous doit» le gouvernement fédéral, les milliards qui «dorment à Ottawa» (dixit Mme Marois). Comme les gouvernements des autres provinces, celui du Québec a toutes sortes de désaccords de nature fiscale avec Ottawa. Certaines de ses revendications sont clairement fondées - par exemple, la compensation de 2,6 milliards pour l'harmonisation des taxes de vente - d'autres sont beaucoup plus douteuses, notamment celles relatives à la péréquation. Surtout, dans beaucoup de cas, il s'agit de montants ponctuels. Même si le fédéral se rendait aux demandes de Québec, le manque à gagner structurel ne serait pas réglé.
Par ailleurs, contrairement à ce que soutiennent les souverainistes, ce n'est pas «notre argent» qu'Ottawa refuse de nous verser, mais celui des autres contribuables canadiens. Car, malgré ce que croient encore une majorité de Québécois, le gouvernement du Canada dépense plus au Québec que ce que nous lui envoyons en impôts et taxes, 4,7 milliards de plus par an pour être exact.
Enfin, on ne peut plus parler d'un déséquilibre fiscal lorsque le gouvernement fédéral est en déficit de 50 milliards...
Les Québécois sont fiers de former une nation. Or, une nation forte doit faire preuve de responsabilité et de lucidité au lieu de blâmer les autres et rêver à des solutions magiques. C'est cette maturité qui fait défaut aux Québécois quand il s'agit du financement des services publics.
On peut certes débattre des meilleurs moyens d'augmenter les revenus de l'État. Toutefois, une chose est sûre, si l'on veut bénéficier à la fois d'un régime de santé public, d'un système d'éducation de qualité, de garderies subventionnées, d'une assurance médicaments et de congés parentaux généreux comme nulle part ailleurs sur le continent, il va falloir accepter de payer davantage.

2 commentaires:

Tym_Machine a dit...

Le boss d'André Pratte, Power Corporation mange dans la main du PLQ, pensez-vous qu'André Pratte va dire quoi que ce soit de valable contre le PLQ et Jean Charest?

On ne mord pas la main de celui qui nous nourrit, il me semble que c'est assez clair.

André Pratte tente d'éduquer (brainwasher) la populasse avec des techniques des années 40 où la majorité des gens étaient des analphabètes et étaient en admiration et buvaient les paroles des gens de la bourgeoisie qui eux étaient éduqués.

Or la majorité des gens peuvent voir clair dans le jeu d'André Pratte à moins d'être aveuglé par la partisanerie. L'opinion d'André Pratte dans ce cas-ci comme dans la très vaste majorité des cas vaut ce qu'elle vaut, ie, elle est inversement proportionnelle à la grosseur de son salaire d'éditorialiste en chef.

Là dessus, feu Pierre Falardeau avait tout à fait raison. Donnons à César ce qui appartient à César sans nécessairement être en total accord avec tout ce qui est dit.

Tym_Machine a dit...

"Petit dégraissage par ci, petit nettoyage par là, on arrive vite au point où les compressions touchent le coeur des services dont les citoyens ne veulent absolument pas se priver."

Lire ici d'André Pratte: Il ne faudrait surtout pas s'attaquer aux dépenses somptueuses dans la fonction publlique et encore moins celle de chez mes amis, oups, celle des hauts fonctionnaires. Des plans pour que les syndicats supra-"nationaux" nous pètent une de ces grève dont on ne verra jamais le bout.

De plus, Pratte nous fait rire lorsqu'il parle de "petits nettoyages". Qu'est-ce qu'on ne peut pas lire en frais de balivernes. Comme si une bâtisse rongée par la vermine et les termites avait besoin d'un petit coup de balai et d'un ti-peu d'époussetage sur les cadrages.

C'est un ménage colossal qui est dû, il faudra peut-être jeter par terre des pans de murs au complet pour tenter de rescaper la bâtisse et refaire le solage pour tenter d'éviter que la bâtisse s'écroule et ça Pratte le sait trop bien mais encore une fois, il veut déformer les propos pour les tourner aux avantages que lui et son patron retirent du statut quo. Ohhh, un petit coup de balai pour ramasser le petit caca de Fido comme c'est cute quand le reste de la bâtisse est en feu et qu'une autre partie menace de s'écrouler tellement la pourriture encrasse l'échafaudage.

C'est quasiment aussi cute que de voir Jean Charest la carpe s'effoirer comme la larve qu'il est le lendemain devant Claudette Carbonneau qui le menace de faire un gros blocus pour paralyser le Québec en entier si Charest osait lever un petit doigt sur les "droiits acquis" (lire privilèges non-mérités).

On n'a pas fini de payer la classe moyenne squeezée entre le PQ socialiste et le patronnage de capitalisme étatique du statut quo et ses zélites étatistes soi-disant corporatives. Non et ce n'est que le début.