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Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

21 septembre, 2009

Éducation : existe-t-il des politiciens capables d’agir?

Dans le texte ci-après, Richard Martineau dénonce l’attitude maternante du ministère de l’Éducation, l’incompétence et l’inertie des bureaucrates, la culture du nivellement par le bas, etc.

Il a tout à fait raison.

Malheureusement, je crains qu’en 2020 nous en soyons toujours au même point, ou pire que le système se soit détérioré davantage.

Les problèmes et les solutions sont connues depuis belle lurette, mais nous avons besoin de politiciens plus grand que nature pour les appliquer. Ces politiciens ne semblent pas exister au PLQ ou au PQ, les deux partis aptes à se partager le pouvoir au moins jusqu’en 2020.
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Quand on se compare...

Richard Martineau, Journal de Montréal, 19/09/2009

La série de mon confrère Sébastien Ménard sur les méthodes radicales adoptées par les écoles allemandes pour lutter contre le décrochage était passionnante.
Passionnante, mais aussi - comme c'est souvent le cas lorsqu'on compare notre système d'éducation à ceux des autres pays - déprimante.
ON SE DÉFILE
«On ne veut pas faire de comparaison entre les systèmes d'éducation, qui sont très différents», a dit la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, par la voix de son attachée de presse.
C'est drôle: quand vient le temps de se comparer à des systèmes moins performants que le nôtre, on est toujours prêts à relever le défi et à se péter les bretelles. Mais quand la comparaison est à notre désavantage, on se défile et sort la carte de la «différence».
Pourtant, à ce que je sache, l'Allemagne n'est pas située à l'extérieur de notre galaxie, ce n'est pas Pluton! Le système scolaire ressemble au nôtre: il y a des classes, des professeurs et des élèves.
On n'a pas hésité à importer une réforme majeure venant de Suisse. Pourquoi on n'importerait pas des méthodes de lutte au décrochage venant d'Allemagne?
Surtout lorsque celles-ci ont fait leur preuve, contrairement à la réforme suisse qui est pleine de trous...
TOUCHEZ PAS AU CLERGÉ!
Cela dit, pour importer ces méthodes, il faudrait un changement de valeurs. Que dis-je, une révolution!
Prenez la bureaucratie. En Allemagne, il n'y a pas de commissions scolaires, les directeurs d'école sont autonomes. Alors qu'ici, il y a quatre fonctionnaires pour chaque crayon!
Ça fait des années qu'on le répète: le Québec étouffe sous les structures, il y a trop de chefs et pas assez d'Indiens, les profs doivent remplir quatre formulaires pour acheter une craie. Tout le monde sait ça. Mais qu'est-ce qu'on fait?
Rien.
S'attaquer à la machine gouvernementale en 2009, c'est comme s'attaquer au clergé en 1949, c'est hérétique, ça ne se fait pas.
L'État est notre nouvelle Église, et devant l'Église, la seule posture permise est la génuflexion.
BAISSER LA BARRE
Autre différence majeure: notre approche hyper maternante.
En Allemagne, on considère les élèves comme des êtres humains responsables, capables de prendre les critiques et de faire des efforts. Ici, l'élève est un ti-bébé qu'il faut protéger et cajoler.
Au lieu d'aider les élèves à se dépasser et à sauter plus haut, on baisse la barre jusqu'à ce qu'ils n'aient plus besoin de lever le pied.
Et au lieu de demander aux plus faibles de «pousser la machine» pour rejoindre les plus forts, on demande aux plus forts de ralentir le pas pour que les plus faibles se sentent bien dans leur peau !
Regardez ce qu'on pense faire avec les systèmes Bluetooth. Parce que deux, trois twits ne savent pas comment conduire en parlant, on songe à interdire TOUS les systèmes mains libres dans les autos!
On s'aligne toujours sur les cancres. Ce sont eux qui donnent le pas et qui décident du rythme à suivre...
Contrairement à ce que chante Jean-Pierre Ferland, le Québec ne veut pas aller «un peu plus haut, un peu plus loin», mais «un peu plus bas, un peu plus proche».
UN VIEUX BAZOU
Pourtant, les solutions pour combattre efficacement le décrochage existent, elles sont là, à portée de main - comme rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans, comme le fait l'Ontario.
Mais non, on ne veut rien savoir.
On est fiers de notre modèle qui roule tout croche...

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