Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

12 janvier, 2009

L’État, la solution ou le problème?

Tout le monde ou presque revendique l’intervention de l’État pour relancer l’économie. Parmi eux, il y a bien sûr les politiciens qui comptent profiter de la crise qu’ils ont créée (Voir le texte ci-après) pour s’approprier encore plus de pouvoir; Il y a les entreprises, surtout les grandes, devenues obèses, inefficaces et habituées aux retours d’ascenseur des politiciens; Enfin, on retrouve aussi une portion importante de chroniqueurs et éditorialistes qui, tels des moutons, suivent l’opinion de la majorité.

Heureusement, il reste encore quelques voix, plus lucides que les autres, qui osent émettre une opinion à contre-courant. Gary Shapiro, président de l’association de l’électronique grand public, compte parmi elles : «Nous ne voulons pas un chèque. Nous disons: rejoignez-nous, laissez-nous innover, laissez-nous créer! notre économie sera florissante: l'innovation est le meilleur remède pour mettre fin à la stagnation économique».

En d’autres mots, s’il y avait moins de gouvernement, l’économie redémarrerait d’elle-même.
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Les incompétents et les corrompus veulent moraliser le capitalisme
Charles Gave
Publié le 30 octobre 2008

Nous sommes en plein milieu de l’une des grandes crises financières de l’histoire, et la recherche des boucs émissaires bat son plein. Grâce à Dieu, on l’a trouvé presque immédiatement : le pelé, le galeux, celui dont nous vient tout le mal, c’est bien entendu le marché, et son émanation diabolique, les « hedge funds ».

Tous les méfaits viennent bien sûr de ces entités non réglementées, et donc forcément suspectes. Ce qui nous sauverait donc serait plus de réglementation. (J’ai du mal à me souvenir d’une seule fois où les élites françaises ne soient pas arrivées à la conclusion que ce dont nous avions besoin c’était plus de réglementation, mais passons…).

Comme l’aurait dit Cyrano, « Holà, jeune homme, c’est un peu court ». Car après tout, qui est en train de faire faillite ? Des banques, des compagnies d’assurance, des sociétés de collecte de l’épargne. Et ces entités avaient toutes une caractéristique commune : elles étaient règlementées, voir sur-réglementées, tout au moins officiellement. Prenons l’exemple de Fanny Mae, l’immense société hypothécaire que le gouvernement américain vient de nationaliser. Elle était sous le contrôle direct de plus de cinq agences fédérales. La même chose pour Wamu, la plus grande caisse d’épargne qui vient d’être rachetée en catastrophe par JP Morgan. La réalité est que ces entreprises ont délibérément tourné la législation, si ce n’est dans sa lettre, au moins dans son esprit. Et les régulateurs n’ont rien vu ou rien voulu voir. Que l’on ne me dise pas qu’il s’agit d’un problème américain.

D’après les normes prudentielles que les banques sont censées respecter, le ratio entre les fonds propres d’une banque et la taille de son bilan doit rester inférieur a douze. D’après un article paru dans le Financial Times la semaine dernière, la Deutsche Bank en est à un ratio de 60 à 1, Barclays est à 55, et Fortis était au dessus de 50. Quels sont les régulateurs qui ont laissé un tel endettement se développer, et pourquoi l’ont-ils fait ? Qui plus est, où sont les conseils d’administration qui auraient dû ramener à la raison des présidents atteints de folie des grandeurs ?

Venons-en aux politiques. Qui se souvient que le désastre des « subprimes » a commencé avec une loi américaine passée par l’administration Clinton forçant les banques à prêter aux « minorités » faute de quoi elles ne pourraient plus bénéficier de la couverture d’assurance fédérale sur leurs dépôts.

Ce sont les politiques qui ont obligé les banques à prêter à des gens qui ne pouvaient pas rembourser, et nous voyons tous les jours les effets de cette générosité payée avec l’argent des autres. Qui se souvient que les démocrates aux USA ont refusé la privatisation totale de Fanny Mae et Freddie Mac, tant les bénéfices électoraux et personnels qu’ils retiraient du statut mixte de ces deux institutions étaient importants.

Qui n’a pas été atterré par l’incompétence incroyable de M. Paulson depuis le début de cette crise, prenant des mesures immensément onéreuses à tort et à travers, et ne prenant pas la seule mesure qui s’impose, la suspension de la nécessité de prendre en compte le prix du marché dans la valeur du bilan (market to market ), alors même que le prix d’un actif quand il y a des ventes forcées ne veut plus rien dire ? Qui se souvient que ce sont les politiques qui ont donné tous les pouvoirs administratifs sur lesquels toute la réglementation repose à des agences de notation de droit privé, qui cherchaient à maximiser leurs profits ?

Dans tout cela, on ne voit pas l’ombre d’un hedge fund. Certes ils ont gagné un peu d’argent ici ou là en vendant à découvert quelques titres de sociétés qui seraient allées en faillite de toute façon. La réalité, c’est que cette crise a été créée par une compromission constante entre des régulateurs incompétents ou dépassés, des hiérarchies financières devenues folles et que plus personne ne contrôlait, et des pouvoirs politiques ou l’incompétence le disputait à la corruption.

Grâce à Dieu, nous sommes rassurés : les mêmes trois groupes qui ont créé le problème se sont exonérés mutuellement de toute responsabilité et nous disent qu’ils vont régler tout ça. Nous sommes sauvés.

C’est demander à Gamelin (généralissime français en 1940) d’être le commandant en chef des forces alliées pour le débarquement en Normandie, ou confier la clef de la cave à vins à un alcoolique.

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