Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

16 janvier, 2009

La priorité, réduire les impôts et les dépenses

Les premiers ministres provinciaux, à l’exception de Gordon Campbell de la Colombie-Britannique, s’objectent à des baisses d’impôt. Ce n’est pas une surprise, comme toujours, les premiers ministres prêchent pour leur paroisse.

Une baisse d’impôt profiterait aux contribuables, mais elle ne leur serait pas politiquement rentable. Par contre, une orgie de dépenses fédérales permettra d’alimenter plusieurs programmes provinciaux dont ils tireront d’immenses bénéfices politiques.

De plus, il est bien connu que les politiciens ont l’habitude de pencher du côté du vent. Selon un sondage la Presse canadienne - Harris-Décima, deux fois plus de répondants au sondage favoriseraient des investissements dans les infrastructures plutôt que des baisses d'impôt (à 31% contre 17%).

Les résultats de ce sondage étaient plus que prévisibles. Depuis des semaines les faiseurs d’opinion, quasi unanimement, recommandent de dépenser sans compter. Selon eux, l’urgence justifie de mettre de côté la discipline budgétaire des dernières années. Ils recommandent le retour des déficits. Il ne faut surtout pas baisser les impôts. Quelques Québécois responsables pourraient en profiter pour payer leurs dettes ou pour faire des économies.

Heureusement, Nathalie Elgrably remet les pendules à l’heure.
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Un répit pour le contribuable
Nathalie Elgrably-Levy, Journal de Montréal

Depuis que le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, a annoncé son intention de réduire les impôts, on entend partout le même refrain : baisser les impôts est une mauvaise idée. Il vaudrait mieux que l'État augmente ses dépenses publiques et, surtout, ses dépenses en infrastructures.

Vu l'état de nos infrastructures, des améliorations sont certes indispensables. Toutefois, affirmer qu'elles constituent un remède à la morosité de l'économie est carrément absurde. En 1930, le gouvernement des États-Unis s'était lancé dans ce genre de dépenses. Résultat ? Toute la décennie avait été plongée dans un marasme économique historique, accompagné d'un taux de chômage moyen de 17%! Ce n'est qu'après le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale que le chômage put revenir à son niveau de 1929.

Après l'éclatement de sa bulle immobilière en 1989, le Japon a voulu également redresser son économie en investissant massivement dans les infrastructures et en réduisant les taux d'intérêt à zéro. Rien n'y fit. Entre 1990 et 2002, le Japon a traversé plusieurs récessions. On parle même de la "décennie perdue". En revanche, en appliquant les pratiques keynésiennes, le Japon a réussi un "formidable exploit": il est maintenant le pays le plus endetté de l'OCDE!

Quant à l'administration Bush, elle est certainement la plus keynésienne des 25 dernières années. On connaît le résultat.

Qu'on fonde des espoirs sur les dépenses en infrastructures est une chose. Mais pourquoi cette levée de boucliers contre les baisses d'impôts ? On dit qu'elles seront inutiles et inefficaces car les gens s'en serviront pour épargner ou pour rembourser leurs dettes. Un économiste d'une institution financière chérie des Québécois a même déclaré aux médias que les baisses d'impôts seront vaines car l'argent que nous retournera le gouvernement ne sera pas entièrement "réinvesti" dans l'économie. Vraiment ? Mais alors, où cet argent ira-t-il ? S'évaporera-t-il dans l'atmosphère? Va-t-il flotter dans un univers parallèle jusqu'à ce qu'on le dépense?

Le fonctionnement de l'économie est simple: ce qui sort de la poche de l'un entre nécessairement dans la poche de l'autre, et vice-versa. Ainsi, un contribuable qui alloue sa réduction d'impôts de 1 000 $ au remboursement d'une dette procure à son créancier une entrée d'argent. Et que fait-on quand on dispose de plus de moyens ? On dépense ou on investit, ou les deux ! Un raisonnement similaire prévaut dans l'éventualité où la réduction d'impôts sert à financer l'épargne. Les institutions financières se servent des dépôts des uns pour consentir des prêts aux autres. L'absence d'épargne rend impossible l'octroi de prêts ! Et pour quelle raison quelqu'un emprunterait-il si ce n'est pour payer un achat ?

Contrairement aux âneries qui circulent depuis une semaine, toute réduction d'impôts est nécessairement réinjectée dans l'économie. Mieux encore, l'histoire nous a prouvé que réduire les impôts est un excellent moyen de dynamiser une économie. Même Keynes serait d'accord !
On pourrait également citer Christina Romer, professeure d'économie à l'université Berkeley, directrice du comité des conseillers économiques de l'équipe de Barack Obama et keynésienne convaincue. Mme Romer a récemment publié une étude dans laquelle elle démontre l'efficacité inégalée des réductions d'impôts. D'après ses recherches, une réduction d'impôt de 1 $ fait augmenter le PIB de 3 $ !

Les Québécois sont parmi les contribuables les plus taxés en Amérique du Nord. En 2008, ils ont travaillé du 1er janvier au 26 juin pour payer tous leurs impôts. Pourquoi donc s'offusquer ainsi à l'idée de leur donner un peu de répit... à moins, évidemment, de confondre le contribuable avec une piñata !?

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