Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

06 novembre, 2008

Coup de gueule

C’est d’une tristesse à pleurer.

Dans la grande région de Montréal les couches superposées de politiciens et de bureaucrates condamnent la région à l’inefficacité : Le ministère des Affaires municipale, la Communauté métropolitaine de Montréal, le Conseil d’agglomération, le Secrétariat d’agglomération, la ville de Montréal et finalement les villes défusionnées.

Toutes les décisions sont centralisées au ministère et exécutées par les villes. Les organismes intermédiaires ne servent qu’à favoriser l’interventionnisme des politiciens et à créer des emplois de fonctionnaire aussi inutiles que nuisibles.

J’espère qu’un jour l’ENAP, l’IÉDM ou l’Institut Fraser se donneront la peine de comparer la performance organisationnelle de Montréal à celles d’autres agglomérations nord-américaines.
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Publié le 29 octobre 2008 à 07h02 Mis à jour à 07h03

Un grand pas pour l'humanité municipale
Michelle Ouimet

En plus d'être surgouverné, Montréal est désormais «surlogoïsé». La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) vient d'adopter un logo - un machin multicolore à cinq bosses qui a la forme d'un M - et une devise: Le Grand Montréal, l'espace pour se réaliser.

Coût: 687 000$.

Première question: la Communauté quoi? La Communauté métropolitaine, une structure politique qui chapeaute les 82 villes de l'île de Montréal, de la Rive-Sud et de la couronne nord.

Toutes ces villes, ou presque, ont déjà un logo. La CMM voulait le sien. Elle y tenait mordicus.

Elle a donc mis le paquet.

Deux ans de travail ponctués de séances de remue-méninges, de groupes de discussions, de sondages, de consultations auprès des Gilbert Rozon et autres Normand Legault de ce monde, sans oublier un comité de pilotage et l'embauche de firmes. Firmes au pluriel. Quatre, pour être précis.

La totale, quoi. Pas étonnant que la facture soit si salée.

La CMM a d'abord commandé une étude: faut-il un slogan? Vaste question qu'une entreprise privée a explorée. Réponse: oui. Coût: 87 000$.

Deuxième étape: trouver un logo et une devise. Trois firmes ont planché là-dessus. Facture: 400 000$.

Troisième défi, qui se déroulera en 2009: «développer une stratégie pour la promotion du logo». Budget alloué: 200 000$.

Grand total: 687 000$.

Une petite fortune. Indécente quand on pense à la récession qui plane sur le pays.

Mais le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni, insiste. C'est important. Très important. Archi important.

- C'est un grand pas pour l'humanité, a-t-il lancé.

- Ce n'est pas un peu fort? lui ai-je dit.

- Disons pour l'humanité municipale, a-t-il corrigé.

D'autres villes ont développé un «branding» régional, a précisé M. Iezzoni: Lyon, Amsterdam, Toronto, Barcelone, Berlin.

C'est vrai. Mais Lyon est resté sobre. Son logo - ONLY LYON - a coûté 40 000 euros, soit environ 60 000$. Dix fois moins cher que Montréal. Faut croire que l'humanité lyonnaise est plus économe.

Le problème, c'est que Laval, la deuxième ville de la CMM avec ses 380 000 habitants, lève le nez sur le logo.

Le maire Gilles Vaillancourt reste poli et son attachée de presse, Amélie Cliche, pèse ses mots. «Laval ne prévoit pas utiliser le logo, a-t-elle dit. On en a déjà un.»

Ah bon.

Pourquoi, alors, M. Vaillancourt a-t-il voté en faveur d'un logo à 687 000$? Mme Cliche a répondu, dans un autre élan d'enthousiasme: «Il n'a pas voté contre.»

Nuance.

Même réaction mitigée chez Claude Gladu, maire de Longueuil, troisième ville de la CMM. «On a déjà notre logo», a expliqué le porte-parole de M. Gladu, Jean Rossignol.
Confronté au manque d'enthousiasme de ses collègues, M. Iezzoni a défendu son bébé. Lorsque les gens de la CMM iront à l'étranger, a-t-il souligné, ils auront leur logo et leur devise.

La réalité municipale est composée de deux couches, a-t-il ajouté, la locale et l'internationale.

À chacun son logo.

La CMM fait partie des innombrables structures qui encombrent le paysage montréalais. L'île, à elle seule, comprend Montréal, avec ses 19 arrondissements, et 15 villes défusionnées. Chaque entité, incluant les arrondissements, a un conseil où siègent des élus.

Pour coiffer l'île, une structure: le Conseil d'agglomération. Pour chapeauter l'île, la Rive-Sud et la couronne nord, la mère de toutes les structures: la Communauté métropolitaine de Montréal.
Et je vous fais grâce des 14 MRC, de l'Agence métropolitaine du transport et des sept conférences régionales des élus qui couvrent en tout ou en partie le territoire de la CMM.

Pour aller avec ces structures superposées, des logos superposés. Faut être cohérent.

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