Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

26 mars, 2008

L’interventionnisme politiquement rentable

Les politiciens favorisent l’interventionnisme de l’état parce que c’est politiquement rentable. Toutefois, ils doivent respecter certaines règles pour éviter que leur projet se transforme en boulet politique.

Dans son texte, Bertrand Lemennicier, économiste et professeur à l'Université de Paris II, décrit mieux que quiconque les règles sous-jacentes à l’interventionnisme politiquement rentable.
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Nous en retiendrons une qui a été depuis longtemps répertoriée par les économistes du courant de l’École des Choix Publics: un homme politique qui veut être réélu, doit toujours distribuer les bénéfices de son action sur un petit groupe d’électeurs aux intérêts concentrés et qui peuvent facilement se coaliser pour soutenir cette action et disperser les coûts sur un grand nombre d’électeurs aux intérêts dispersés et qui peuvent difficilement se coaliser pour s’opposer à cette action. Dans tous les autres cas l’action menée sera un échec.

La nature même d’une action étatique coercitive consiste à séparer, dans l’action menée, ceux qui reçoivent les bénéfices de ceux qui en supportent les coûts. Le tableau suivant résume les quatre cas de figures auxquels l’homme politique fait face quand il prend une décision qui va s’appliquer à tous par la force (injuste?) de la loi:




La zone 4 représente une dispersion à la fois des coûts et des gains. La zone 3 suggère une concentration des gains, mais une dispersion des coûts. La zone 1 montre que les bénéfices et les gains sont concentrés, sur des personnes différentes. Enfin, la zone 2 fait apparaître des coûts concentrés et des gains dispersés. Normalement, la production de biens collectifs tombe dans la zone 4: tout le monde bénéficie et tout le monde paie. Lorsque les coûts et les bénéfices sont concentrés, zone 1, on oppose deux groupes aux intérêts qui peuvent facilement se coaliser et dont l’un supporte les coûts et l’autre les bénéfices.

Le système démocratique favorise toutes les actions politiques qui concentrent les bénéfices sur un petit nombre d’électeurs et dispersent les coûts sur un grand nombre d’électeurs qui peuvent difficilement se coaliser pour s’y opposer. En revanche, il défavorise les actions qui concentrent les coûts et dispersent les bénéfices (ou dispersent les bénéfices et les coûts). L'intérêt d'un élu est de rechercher les votes des individus concernés par une mesure politique quelconque favorisant leurs intérêts privés et de leur offrir d'en disperser les coûts sur un grand nombre de personnes, en faisant passer cet intérêt privé pour un intérêt public. Servir les intérêts d’un public très large et peu intéressé ne rapporte malheureusement pas de votes supplémentaires. L’homme politique doit donc, s'il veut survivre, servir les intérêts privés de groupes désireux d'user de la contrainte publique à leur avantage. On sait que de telles actions sont néfastes pour l’ensemble de la collectivité.

Par définition, une réglementation crée des privilèges et par voie de conséquences des intérêts concentrés et spécifiques pour les maintenir. Naturellement, les bénéficiaires, ici les étudiants qui ne font des études que pour la protection qu’ils en espèrent sur le marché du travail, sont réticents à voir leurs privilèges disparaître. Ils ont peur de perdre leur position de force contre les jeunes des banlieues. Ils sont soutenus par leurs leaders syndicalistes et les hommes politiques qui se sont localisés idéologiquement sur ce segment de la population qui réclame une protection sur le marché du travail et qui, eux aussi, ont peur de perdre le peu de clientèle électorale respective qu’ils ont encore.

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