Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

12 juin, 2007

Le système de santé, un grand trou noir

Pour savoir où va l’argent englouti par le système de santé il faudra décentraliser la gestion, désyndicaliser le système et responsabiliser les gestionnaires.

Marie-Claude Lortie
Le Mardi 12 Juin 2007, CyberPresse

Milliards en santé: là où ils ne sont pas

Quand j’ai écrit ma première série d’articles sur mon expérience incognito dans un grand hôpital montréalais, un de mes collègues m’a dit: “Couillard vient d’investir 4,5 milliards de plus en santé. Cet argent-là va quand même quelque part.”

Il a sûrement raison. Cet argent là doit bien aller quelque part.

Mais pas dans les deux départements où je suis allée. Parce que si les milliards s’y rendaient, on n’annulerait pas les chirurgies pour les cancers du sein à tous les jours et on ne laisserait pas des vieilles dames attendre aux urgences pendant des nuits entières, dans les salles d’attente, sous les néons, toutes nues sous leur jaquette d’hôpital à trois pas de la porte.

Dans les cas des urgences où j’ai fait mon reportage tout comme dans le département de chirurgie générale où j’ai passé quelques jours, il y a deux mois, le manque de personnel infirmier est au coeur du problème. Le noeud de la crise n’est donc pas uniquement lié à un problème d’argent, il y a aussi une question de temps, puisqu’il faut beaucoup de temps pour former du nouveau personnel.

Mais l’argent fait quand même une différence car on demande aux infirmiers et aux infirmières de travailler dans des conditions hallucinantes pour des salaires qui ne justifient leur sacrifice.

Est-ce que l’injection des fonds nouveaux du ministre Couillard a aidé ces professionnels à surnager ? Pas là où j’ai fait mes reportages en tout cas.

Il y a en ce moment en santé un flou qui nuit foncièrement au lien de confiance entre le public et les professionnels d’une part et les administrateurs et les politiciens d’autre part. D’un côté, on a l’impression que rien ne s’améliore et de l’autre, on a l’impression de jeter les millions à la pelle dans le vide, sans reconnaissance.

Je veux bien croire mon collègue quand il me dit que 4,5 milliards ce n’est pas rien.

Mais où sont allés ces milliards ? Est-ce que quelqu’un pourrait nous le dire, concrètement, humainement ?

Après ces deux reportages, tout ce que je sais, c’est où ils ne sont pas allés.

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