Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

27 janvier, 2007

Même le gouvernement ne croît plus ses menteries!


Ian Sénéchal

C’est en écoutant les pseudo-analystes politiques (qui sont plus souvent qu’autrement de simples spéculateurs) que l’idée m’est venu d’écrire ce texte. Ces derniers prédisent la tenue d’élections provinciales dès que le gouvernement Harper (vu comme le sauveur du de M. Charest) déposera son budget. On y trouvera un cadeau providentiel alloué au Québec : une augmentation des transferts de péréquation d’environ 1.5 milliards de dollars par année.

Alors, préparez-vous bien, chers électeurs, M. Charest va se présenter devant vous le jour de cette annonce, le torse bombé, en brandissant fièrement ce tour de force majeur qui ne pouvait être réalisé que par un gouvernement libéral.

Mais quand est-il exactement? Que signifie réellement une augmentation de ce transfert fédéral? La réponse est fort simple. Le Québec, année après année, est de plus en plus pauvre par rapport à ses comparses confédérées. En effet, les transferts de péréquation ont été enchâssés dans la constitution afin d’égaliser les chances de toutes les provinces. C’est ainsi que les provinces plus riches ne reçoivent pas de péréquation malgré le fait que leurs contribuables aient payés autant d’impôt que ceux des autres provinces au gouvernement fédéral. De l’autre côté, les provinces pauvres en reçoivent à chaque année.

Est-il correct de rappeler que le Québec recevra 5.54 milliards de dollars en péréquation cette année? Que ce montant représente 48% des coûts de ce programme fédéral évalué à 11.54 milliards de dollars pour 2006-2007? Que seul l’Île-du-Prince-Édouard en reçoit plus par habitants que le Québec (2102$/hab. en comparaison de 1927$/hab. pour le Québec)? Je crois que ces données incitent à la réflexion.

Toutefois, les libéraux vont être très fiers au lendemain de cette nouvelle. Monsieur Charest et sa clique prévoient remporter les prochaines élections en démontrant la force de leur pouvoir de négociation qui a amené cette augmentation de péréquation. Ils pensent qu’ils vont gagner les élections en vantant les mérites d’un grand avantage compétitif, méconnu des québécois, la pauvreté relative de leur province.

Permettez-moi l’expression : les libéraux vont une fois de plus prendre les électeurs québécois pour de purs imbéciles.

Mais pourquoi disais-je dans le titre que le gouvernement ne croît même plus ses menteries? La raison est très simple. On peut voir, sur le site du Premier Ministre du Québec une panoplie de réalisations effectuées par le dernier gouvernement libéral qui tentent, je dis bien tentent, de nous faire croire que nous sommes sur la bonne voie en ce qui à trait de la création de la richesse. Grâce aux libéraux, il va se créer de plus en plus de richesse au Québec, donc, nous allons devenir de plus en plus riches au cours des prochaines années.

Le gouvernement est tellement confiant que la santé économique du Québec va s’améliorer grâce a ses diverses politiques (politique de recherche et innovations, stratégie aéronautique, nouvelle stratégie énergétique, investissement de l’Alcan au Lac-St-Jean, reconnaissance des diplômes étrangers, et j’en passe) qu’il a budgété, par l’entremise du Ministre des Finances, une augmentation de péréquation de l’ordre de 6% au cours des 3 prochains exercices financiers, et ce, sans tenir compte de la réforme probable de la péréquation du gouvernement Harper. Vous comprendrez que je suis sarcastique. Il faut être sarcastique quand on pense au ministre Audet et à sa comptabilité créative. Parlez-en au Vérificateur Général.

On essaie de nous vendre la réussite économique de ce gouvernement en prévoyant, à même le budget provincial, que notre situation va se détériorer par l’entremise des revenus de la péréquation. On ne peut avoir plus bel indicateur du manque de confiance en ses propres politiques du présent gouvernement libéral. C’est un des nombreux paradoxes de M. Charest.

D’un côté on nous dit que tout s’améliore, et de l’autre, on prévoit de façon éloquente que notre situation va se dégrader.

Ça me fait penser à un neurochirurgien qui était tellement convaincu de l’évidence de l’amélioration du système de santé, qu’il s’est senti obligé de nous le prouver par de la publicité très peu objective payée à même les frais des contribuables.

Si monsieur Charest lui-même n’a pas confiance en ses politiques économiques, qu’aura-t-il à nous offrir au prochain scrutin, sinon… des promesses?

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